Editorial pour le 7 mai 2023 (5° dimanche de Pâques)

La page d’Evangile de ce dimanche nous fait remonter avant Pâques. Nous ne
sommes plus dans les jours qui suivent cette fête, mais le jeudi saint, la veille de la mort de
Jésus. Le Christ termine son repas avec ses disciples. L’atmosphère n’est pas à la joie, elle
révèle un côté tragique.
Jésus vient d’annoncer la trahison de Judas. Ce dernier est sorti dans la nuit. Le traître
vient de plonger dans le monde des ténèbres. Jésus vient de dire qu’il allait partir et affirme
que personne ne peut le suivre là où il va. Il prédit également le reniement de Pierre. On
comprend l’affreuse anxiété qui tenaille les cœurs et les pensées.
Il y a des moments dans la vie où les difficultés s’accumulent, où tout semble sans
issue, où les problèmes apparaissent les uns après les autres sans voir poindre la moindre
solution. On se demande si les grandes valeurs humaines ne sont pas en train de s’affadir.
Un vent de panique gagne même parfois les plus fidèles, et l’on murmure que rien ne va plus
dans le monde et dans l’Eglise.
Jésus annonce le salut sur un fond de ruine. Tout peut s’écrouler, la mort peut
sembler avoir le dernier mot, Jésus sait très bien que les forces destructrices qui surgissent
comme un raz de marée laisseront la place à la reconstruction. Le Sauveur n’a-t-il pas apaisé
la tempête alors qu’il était dans la barque avec ses amis sur le lac de Tibériade ?
Ce soir-là, le moral des disciples est atteint, mais pas celui de Jésus. Il les invite à ne
pas être bouleversés. Il a des paroles très fortes, il les appelle à croire en Dieu et en lui-
même. Il leur dit qu’il va leur préparer une place dans la maison de son Père. Tout ce que
Jésus peut dire ce soir-là est chargé d’espérance.
Le monde peut s’écrouler autour de nous, nous ne perdrons pas courage, car nous
savons que le Christ est le grand vainqueur du mal et de la mort.

Père Jean-Luc Guilbert