Editorial pour le dimanche 29 mai 2022 (7° dimanche de Pâques)
C’est le jeudi saint, la veille de sa mort, que Jésus a prié à voix haute son Père devant ses disciples. C’est dans les Evangiles, la plus longue prière du Christ. En ce dimanche, nous lisons la fin de cette prière qu’on appelle la prière sacerdotale.
Jésus ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, autour de la table, mais pour tous ceux qui accueilleront leur parole. Jésus n’aura eu que trois années pour lancer son œuvre. Ce soir-là, il entrevoit l’immense développement de celle-ci, il voit les multitudes d’hommes qui croiront en lui. Il voit chacun de nous.
Deux mille ans après, son œuvre se poursuit, elle ne sera achevée qu’à la fin des temps. C’est une cathédrale qui se construit, celui qui apporte sa petite pierre n’était pas là au commencement du chantier, il mourra avant que l’édifice soit achevé.
« Que tous soient un », voilà le souhait le plus cher de Jésus. « Que tous soient un, comme toi, Père tu es en moi et moi en toi ». Ce que Jésus souhaite pour ses amis, de son temps comme de tous les temps, c’est l’unité. Mais nous savons bien que l’unité n’est pas l’uniformité.
Si nous sommes créés à l’image de Dieu, nous savons qu’en Dieu il y a une diversité de personnes. Le Père n’est pas le Fils, ni l’Esprit, mais les trois personnes divines sont tellement unies qu’elles ne font qu’un seul Dieu de toute éternité.
L’unité, selon Dieu, ne consiste pas à gommer les richesses différentes de chaque groupe et de chaque personne dans une sorte de fusion sans relief et sans saveur. C’est dans le respect des légitimes différences que l’Eglise doit construire son unité.
Pourquoi faudrait-il que toutes les races, toutes les cultures perdent ce qui fait leur originalité donnée par Dieu comme un élément de l’harmonie universelle ? Pourquoi faudrait-il qu’un type de piété s’impose à ceux qui prient autrement ?
Réjouissons-nous de nos différences, considérons-les, non comme un obstacle à l’unité, mais comme une richesse qui nous permet de nous rapprocher de nos frères dans le respect de ce qu’ils sont.
Avec l’aide de l’Esprit Saint, l’Esprit de Pentecôte qui nous sera bientôt donné, participons à la construction de l’Eglise.
Père Jean-Luc Guilbert