Editorial pour le  5° dimanche ordinaire

Dans l’Evangile de ce dimanche, après avoir enseigné, Jésus demande à Pierre d’avancer au large et de jeter les filets. Or, Pierre et ses amis ont passé toute la nuit à pêcher sans ne rien prendre. Le poisson pourrait-il mordre alors que le jour est levé ?  Pierre connait bien son métier, il sait où trouver dans le lac du poisson et dans quelles conditions, mieux que Jésus qui a une autre formation, celle de charpentier. L’apôtre aurait pu refuser de repartir pêcher, de se donner du mal alors qu’il prévoyait déjà le résultat. Or, il répond à Jésus avec foi et confiance : « sur ta parole je vais jeter les filets ». Et voilà que la pêche est surprenante, les filets sont remplis, prêts à se déchirer.

                La barque, c’est l’Eglise. Nous sommes dans celle-ci, Jésus est avec nous. Il nous demande d’aller à la pêche, c’est-à-dire de partir annoncer la Bonne Nouvelle autour de nous. Il nous invite à larguer les amarres, à avancer au large. Le Pape François traduit cet appel par ces mots : sortir de nos sacristies, aller à la périphérie.

                Larguer les amarres, c’est perdre certaines de nos sécurités, mais peu importe puisque nous avons Jésus dans la barque. Ailleurs, dans l’Evangile, Jésus invitera ceux qu’il envoie en mission à ne prendre ni bourse, ni sac, ni sandales. 

                Pêcher le poisson, c’est le tuer car il est fait pour vivre dans l’eau. Lorsque nous sommes, comme saint Pierre, devenus des pêcheurs d’hommes, faire sortir nos frères et sœurs de l’eau, c’est les empêcher de se noyer, c’est leur offrir la vie qui vient de Dieu, c’est les inviter à monter dans la barque pour qu’ils rencontrent Jésus qui y est, c’est les appeler à nous rejoindre en devenant membres de l’Eglise.

                Laissons résonner en nous la Parole de Dieu, ne manquons pas d’audace, n’ayons pas peur de nous fatiguer, trouvons de nouveaux modes d’évangélisation, soyons inventifs, mettons toute notre foi dans le Seigneur. C’est ainsi que nous pourrons remplir nos filets et décharger leur contenu dans la barque où s’y tient Jésus. Et la barque, c’est l’Eglise.

                                                                                                                              Père Jean-Luc Guilbert