Editorial pour le 19 septembre
« La dernière place est impossible à prendre. Chaque fois que j’ai voulu la prendre, j’y ai trouvé Jésus ». Cette phrase est de Charles de Foucauld. Elle illustre bien l’Evangile de ce dimanche.
Les apôtres ne peuvent saisir ce que Jésus leur dit. Pourrait-il terminer sa vie comme il l’annonce ce jour-là à ses disciples ? Leur Maître ne terminerait-il pas plutôt ses jours dans la gloire ?
Eux, les disciples, à ce moment-là, n’ont pas compris les paroles de leur Maître. Sur la route ils discutaient pour savoir qui parmi eux était le plus grand. Ils comprendront plus tard et donneront leur vie pour Jésus.
Tout Fils de Dieu qu’il est, Jésus ne cherche pas la gloire, mais l’abaissement. Les théologiens pour désigner cet abaissement emploient le mot « kénose ».
C’est ici le paradoxe de l’Evangile. Qui s’abaisse sera élevé, qui s’élève sera abaissé. Remarquez bien que Jésus ne cherche pas et n’invite pas à être petit, mais grand, le plus grand.
Mais le plus grand aux yeux de Dieu est le plus petit aux yeux du monde. Cherchons donc à être grands en suivant l’exemple de Jésus.
Jésus nous invite à regarder les enfants. Si nous avons, nous adultes à les éduquer, ils ont, eux, bien des choses à nous apprendre. A une époque où l’enfant n’est pas roi comme de nos jours, Jésus met en valeur l’enfant et nous invite à être comme lui. Il ne nous invite pas à être enfantin, mais comme un enfant, ce qui n’est pas la même chose.
Le chemin qui conduit à la résurrection, à la vie, passe par le renoncement, l’abaissement, la croix, la kénose. Cela est peut-être dur à entendre, mais c’est le chemin que le Christ a suivi et il nous demande de marcher à sa suite : sommes-nous prêts à emboiter le pas derrière Lui ?
Père Jean-Luc Guilbert